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C'était le thème du “Café des aidants” organisé par SSBR, ce jeudi 5 juin 2025 à Bayonne. Des conseils de prévention que vous pouvez retrouver dans cet article où interviennent nos spécialistes : médecin HAD de réadaptation, kinésithérapeute, ergothérapeute, diététicien-nutritionniste...

Aidants mais aussi patients ont pu directement échanger avec des professionnels de Santé Service Bayonne et Région (ergothérapeute, diététicien, kinésithérapeute) sur comment éviter les chutes. © ssbr

 

Trois ans après le lancement du plan national anti-chute, Santé Service Bayonne et Région organisait sur ce thème un Café des Aidants, jeudi 5 juin 2025 à Bayonne. Aidants mais aussi patients avaient fait le déplacement pour partager leurs expériences, poser leurs questions et recevoir les conseils de nos professionnels de santé à même de prévenir ce risque de chute : médecin praticien en HAD, ergothérapeute, diététicien-nutritionniste et kinésithérapeute.

 

100 000 hospitalisations et plus de 10 000 décès...

Voici ce qu'entraînent les chutes des personnes âgées, chaque année en France (solidarites.gouv.fr)
Outre ces chiffres et les conséquences physiques et psychologiques sur ces seniors, une chute marque bien souvent le début d'une perte d'autonomie et une rupture dans leur vie sociale.

 

Nos 5 conseils pour éviter les chutes chez les seniors

1. Aménager le domicile et équiper son proche

Guillaume Harriet, ergothérapeute chez Santé Service Bayonne et Région :
« L'idée est d'abord de désencombrer les espaces de circulation au quotidien : trajets chambre, salle de bain, cuisine, salon... On retire les tapis, les petits meubles et tout objet dans lequel on peut se prendre les pieds, se cogner un coude, etc. Si le sol est glissant, on peut -selon les capacités financières- soit le changer soit installer des tapis antidérapants.

Ensuite, il faut éviter les marches autant que possible. Par exemple, si la chambre est à l'étage, la réaménager au rez-de-chaussée. Il faut faire en sorte que tout soit de plain-pied. S'il reste encore une ou quelques “marches” à franchir (demi-niveau, seuil, baignoire…), mettre en place un marche-pied et des barres d'appui. À noter que MaPrimeAdapt' peut participer au financement d'une douche de plain-pied, d'un monte-escalier...

Enfin, il ne faut pas oublier les aides techniques : cannes et déambulateurs (remboursés par la Sécurité Sociale), fauteuils releveurs électriques (aides éventuelles via sa caisse de retraite, sa mutuelle, l'APA, la PCH...). »

 

2. Veiller à une bonne alimentation de son proche

Nicolas Canigiani, diététicien-nutritionniste à Santé Service Bayonne et Région :
« Plus de 2 millions de Français sont en situation de dénutrition et les premiers touchés demeurent les personnes âgées (pour-les-personnes-agees.gouv.fr). Et quand on sait que nombre de nutriments jouent un rôle primordial dans la prévention des chutes, vous comprendrez qu'il faut surveiller et adapter l'alimentation de votre proche.

Commencez par privilégier les produits naturellement riches en protéines (qui servent de matière première à nos muscles) : viande, poisson, œuf, produits laitiers... Vous pouvez aussi enrichir ses plats en calories : beurre, crème fraîche, miel… (cf. notre atelier Nutrition).

L'avantage des produits laitiers, c'est qu'ils participent non seulement à renforcer les muscles mais aussi à lutter contre l'ostéoporose. Des os plus solides en cas de chute grâce à un calcium qu'il faudra fournir à travers 3 voire 4 portions de produits laitiers par jour : 150 ml de lait, 125 g de yaourt, 30 g de fromage... Ne pas oublier la vitamine D qui facilite l'assimilation du calcium. Soit votre proche aime l'huile de morue et les poissons gras et c'est “réglé”. Soit il faudra s'orienter vers un complément alimentaire. »

 

3. Vérifier ses traitements médicamenteux

Dr Laura Dandrieu, médecin praticien en HAD de Réadaptation à Santé Service Bayonne et Région :

« De nombreux médicaments peuvent induire, seuls ou en interaction, des troubles de l'équilibre, de la vigilance et de la sensibilité, ainsi que des vertiges. On peut notamment citer : les antihypertenseurs (hypotenseurs et diurétiques), les psychotropes (somnifères, anxiolytiques, antidépresseurs, antipsychotiques), les antidiabétiques par le risque d'hypoglycémie...

Il est donc impératif de refaire le point avec votre médecin ou pharmacien pour déterminer si un médicament (en particulier ou en association avec d'autres médicaments) ne pourrait pas être à l'origine ou contribuer à la survenue des chutes. Le professionnel de santé pourrait ainsi proposer de réduire la posologie ou de remplacer certains médicaments. »

 

4. Reprendre une activité physique (adaptée)

 Apolline Loné, kinésithérapeute à Santé Service Bayonne et Région :

« Reprendre une activité physique adaptée c'est lutter contre l'amyotrophie, cette diminution du volume musculaire qui limite la personne âgée dans sa capacité à se mouvoir, à changer de positions, à se maintenir dans la posture debout. Avec de petits exercices (appui sur un pied, renforcement assis avec extensions de jambe, marche “d'endurance”, demi-tours...), on renforce ses muscles et ses possibilités de déplacements.

On peut aussi pratiquer la réaction dite “parachute” : après l'avoir prévenu, on pousse doucement le senior pour travailler son temps de réaction au déséquilibre.

Enfin, on apprend à la personne âgée à se relever si malgré tout elle tombe. De nombreux seniors restent au sol pendant des heures après une chute, ils peuvent développer un syndrome post-chute. Cette phobie de la chute va conduire la personne à refuser de se lever, de marcher, de peur de retomber. Et cette inactivité pourra lui faire perdre ses automatismes de marche et d'équilibre ; un cercle vicieux qu'il faut enrayer. »

 

5. Faire preuve de bon sens

Dr Laura Dandrieu, médecin praticien en HAD de Réadaptation à Santé Service Bayonne et Région :

« Plusieurs petits réflexes peuvent faire la différence :

  • gérer la douleur qui est facteur d'instabilité,
  • signaler les vertiges au médecin traitant,
  • allumer la lumière avant de se lever (ou mettre en place une veilleuse de nuit),
  • prendre son temps pour se mettre debout par pallier,
  • garder sa téléassistance sur soi pour donner l'alerte si on chute. »